CONNAISSEZ-VOUS LES TOILES INDIENNES DE BEAUTIRAN ?

La manufacture d’indiennes de Beautiran a contribué à l’expansion marchande et sociale de Bordeaux. Elle durera de la fin du XVIIè siècle à la moitié du XIXè siècle.

Le Musée des Techniques Villa Maglya

De passage à Beautiran pour la visite audioguidée du village, nous vous invitons à franchir les portes du Musée des Techniques tenu par Mme Marie-Françoise Micouleau.

Vous ne serez pas déçus, bien au contraire, puisque vous découvrirez parmis les merveilles exposées, un aspect du patrimoine beautiranais longtemps ignoré : Il s’agit des fameuses toiles indiennes de Beautiran.

Mais pour comprendre leur origine, voici un brin d’histoire. Sous le règne de Louis XIV, la mode est aux toiles en coton imprimées, rapportées par les vaisseaux qui commercent avec la Compagnie des Indes Occidentales. L’engouement est tel que de très nombreuses contrefaçons sont produites, Louis XV mettra fin à cette loi pour stopper la contrebande.

Des dizaines de manufactures vont alors s’installer, les plus connues étant celles de Jouy et de Nantes.

En 1793, Jean-Pierre Meillier, crée la manufacture d’indiennage de Beautiran qu’on appellera LA FABRIQUE.

L’emplacement requiert tous les critères nécessaires à savoir : un site à la campagne mais proche d’une ville, équipé de granges pour servir d’ateliers, près d’une rivière le Gât-mort pour le rinçage des toiles, doté de sources et de grandes prairies pour l’épandage et le séchage, disposant d’une route et à proximité d’un fleuve, la Garonne pour faciliter la commercialisation.

Elle devient l’une des plus importantes et des plus modernes.

Un travail minutieux garant de sa grande qualité

Importé d’Inde, le coton est nettoyé et préparé pour être imprimé principalement avec une teinture rouge obtenue par la décoction d’une plante spécifique appelée la garance, mélangée à des pigments minéraux.

Trois techniques d’impressions sont utilisées. La première est le tampon, un morceau de planche en bois sur lequel est sculpté le décor que l’on vient appliquer sur le tissu. La seconde est l’impression par plaques de cuivre gravées, posées dans des presses, permettant des dégradés de couleur. La troisième technique est par la plaque fixée sur un rouleau de bois.

Les étapes de bains de teinture, d’essorage et de bousage se succèdent. Entre chaque opération, beaucoup de manutentions sont nécessaires.

Le chic des toiles imprimées, dîtes de Beautiran, a connu un immense succès et a servi de mode pour l’habillement et l’ameublement.

La Fabrique fermera ses portes en 1832, en raison de la concurrence des manufactures industrialisées.

La production a été si importante et de telle qualité que l’on peut en voir dans plusieurs musées en France et à l’étranger. Il reste aujourd’hui 5 plaques d’impression provenant de la Fabrique de Beautiran au Musée Lambinet à Versailles.

Alors venez découvrir de visu ces fameuses toiles indiennes, Mme Micouleau se fera un plaisir de vous présenter ces modèles gardés précieusement au musée. Ouverture les mercredis, samedis et dimanches de 15h à 18h.